Appel de Bonn 2008
L'Appel de Bonn" a été publié en septembre 2008 par un groupe d'initiative et a ensuite été soutenu par des signataires. Il a été élargi et approfondi par l'"Appel de Bonn Plus" publié en mars 2009.
"Une autre politique de développement !"
Après un demi-siècle d'aide au développement humaine et financière à l'Afrique, nous constatons que notre politique a échoué. Les résultats sont bien en deçà des attentes.
Les raisons principales de cet échec sont deux hypothèses :
- d'abord : le "Nord" peut développer l'Afrique.
Mais comme tout être humain et toute société, l'Afrique ne peut se développer que par elle-même. En outre, la dignité humaine impose à chaque individu et à chaque société de chercher la responsabilité du développement d'abord chez soi.
Cette conscience a été largement détruite en Afrique parce que les aides étrangères se sont attribuées trop de responsabilités. Or, plus nous assumons de responsabilités pour le développement de l'Afrique, plus nous encourageons le refus de responsabilité de ceux qui en sont responsables en premier lieu. - 2èmement : Le "Nord" pourrait réaliser le développement de l'Afrique par la redistribution.
L'équation "plus d'argent = plus de développement" ne fonctionne pas. Pourtant, elle domine encore aujourd'hui la politique de développement. L'argent a même souvent nui au développement, car l'initiative personnelle a été paralysée. Les décisions politiques visant à doubler l'aide au développement pour l'Afrique sont déraisonnables et dangereuses. Il en va de même pour la tendance à attribuer toujours plus d'argent sous forme d'"aide budgétaire". Cela facilite la corruption et les détournements de fonds.
Nous exigeons:
- une mise en œuvre claire des responsabilités.
- la réorientation de la coopération : partout où cela est possible, s'éloigner des partenaires étatiques et se rapprocher des groupes sociaux qui s'organisent et se gèrent eux-mêmes.
- transférer le pouvoir de décision en matière de coopération bilatérale au développement aux ambassades allemandes, qui seront dotées de personnel en conséquence.
- concentrer notre aide sur ce qui s'est avéré particulièrement digne d'être soutenu : L'éducation de base et la formation professionnelle, les petits crédits et la mise en œuvre de mesures d'infrastructure à forte intensité de main-d'œuvre et créatrices d'emplois.
Si nous ne voulons pas nous retrouver dans un autre demi-siècle dans une situation similaire à celle d'aujourd'hui, il faut changer radicalement le cap de l'aide au développement.
Septembre 2008